Mon dedans à moi
La date de l'examen approche. Plus ça va, plus l'appréhension monte. La gorge serrée. Le mal de ventre, le transit perturbé. Dans une semaine, j'aurais passé le TEP. Quelques jours encore, et je saurai si cette saloperie a définitivement déserté mon corps ou pas. J'ai peur. Et j'en ai marre. Quand je regarde en arrière, je me rends compte de ce que ce lymphome a fait comme dégâts dans ma vie. J'avais recommencé à prendre confiance en moi à l'été dernier, recommencé à rire, à être insouciant. Et PAF! COUPEZ! Merci, on vous rappellera.
Et voici qu'en phase de guérison, je ressens de nouveau une pesanteur qui m'écrase. Ça va pas recommencer bordel! Aller, du nerf, regarde pas derrière mais jette ton regard vers l'avant!! Projette-toi vers le bonheur au lieu de piétiner sur la fange de la dépression!!!! Mais par moment, j'ai tellement l'impression de faire du sur-place. À Radio-Can par exemple, où je me suis fait allègrement dépasser sur la liste de rappel, et où je me retrouve à faire des affectations qui ne m'intéressent pas, et qui ne m'ont jamais intéressées.
J'aimerais recommencer à rêver la nuit, à avoir des pensées agréables et à m'en souvenir au réveil. À avoir quelque chose qui me pousse, me tire, enfin bref, qui me redonne envie d'espérer. Des projets au jour le jour, des petits, des grands, d'autres à plus long terme. Mais là, en ce moment, j'ai le nez contre la vitre. Contre moi et contre mon dedans qui me fait si peur.