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(La parenthèse)
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20 novembre 2005

Caroline et le gars de 30 ans

Incapable d'assumer ses sentiments de peur de blesser l'Autre, quel(le) qu'il (elle) soit. Voilà le petit Benoît qui refait son apparition. Un petit Benoît qui a peur de vivre le bonheur au quotidien, et se laisse prendre par les chevilles et traîner vers le fond, perclus par le sentiment du devoir mal accompli. Incapable de se dégager de son rôle de mec trop vite mûr pour son âge, beau-fils parfait, mais par ailleurs incapable d'assumer le bonheur. Un sentiment qui revient à grand pas, sur un terrain rendu de plus en plus favorable par la lassitude des traitements, la fatigue, la baisse de confiance. Et puis merde, pourquoi je me cherche des excuses à la con. Pourquoi je ne décide pas de vivre simplement le bonheur des choses, d'afficher mon amour pour toi Caroline, toi qui me soutient de toutes tes forces depuis ton Québec natal? Toi qui pleure de n'être qu'un fantôme sur ce blog, telle une simple amie radio-canadienne qui viendrait soutenir son chum de gars français. Une ombre que je n'ose afficher à mes côtés de peur de m'exposer ou de blesser. Situation ambiguë? Je ne le dois pourtant qu'à moi-même. Ou plutôt à ce petit homme qui rechigne à s'engager. Pourquoi je rends les choses si compliquées?

A ton contact Caroline, j'ai doucement réappris à vivre et à aimer. A m'autoriser à être moi-même, à dire les choses telles que je les pensais, sans rien m'imposer. La tâche n'était pas facile pour toi. Devant toi, il y avait un gars un peu sinistré par des mois de turpitudes et de gamberge malsaine, une rupture interminable que j'avais très bien su entretenir à coup d'inutiles blessures. Mais tu as tenu bon Caro, avec toute ta douceur et ta tendre confiance. Mais peu après nous être trouvés, la maladie a frappé à la porte. Interruption de programme. Gonflé à bloc par cette énergie qui était la tienne et que tu m'avais insufflée, je suis arrivé en France prêt à affronter les tempêtes. Aujourd'hui, je suis un peu perdu. Je perds confiance. Non en toi ou en nous, mais en moi-même. Vais-je guérir? Qu'est-ce que cette boule que je sens dans ma gorge depuis plusieurs semaines?

061105_123Des photos de nous deux heureux durant les deux semaines que nous avons passé au Cap-Ferret, il y en a des tonnes, c'est vrai. Ce ne sont pourtant pas celles que j'ai choisies, il y a deux jours, d'afficher sur le blog. Surtout pas celles où l'on pouvait paraître ensemble et amoureux. Le petit Benoît tremble de s'afficher aux côtés de sa belle Québécoise. Caroline Girard, réalisatrice au Réseau de l'Information de Radio-Canada, Montréal, c'est pourtant toi qui illumines désormais mes journées. Toi qui, malgré tes difficultés quotidiennes, ton appréhension d'un avenir conditionné aux résultats de mes scans thoraciques, me soutiens tous les jours et me pousse dans le bon sens. Tu me manques en cette fin de dimanche frisquet et ensoleillé. J'aimerais tant pouvoir pleurer dans tes bras, te sentir m'apposer sur mon cou un baiser réconfortant qui me ferait oublier un temps la souffrance que ce putain de crabe m'impose. J'aimerais également tant te serrer pour te réconforter.

Cette boule que je sens au fond de la gorge, c'est le petit Benoît qui la ressent, ce n'est pas celui que j'aimerais (re)devenir auprès de toi. Il me faut passer à autre chose. En un mot grandir, accepter les ambiguïtés, que les choses ne sont pas toutes blanches ou toutes noires. Affronter ses fantômes, partir au carton quitte à se ramasser la gueule, mais faire les choses à fond, sans regrets. Là, la vie vaut la peine d'être vécue. Pleinement. Entièrement.

Caroline, je t'aime. Et j'ai peur.

061105_0861

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Commentaires
C
Bon, bon, bon! C'est pas parce que j'écoute assidûment Santa Barbara et Les feux de l'amour que je suis une midinette! Voyons! C'est juste que moi, j'aime l'amour en général...surtout quand ça touche mes amis...
B
Je ne sais pas si cela tient plus de la tv réalité ou de la catharsis bloguesque, toujours est-il que cela m'a fait du bien de te le dire Caro. Voilà. Quant à Claudia, je ne la savais pas aussi midinette! ;-)
C
Benoît,<br /> <br /> Mon coeur se serre à la lecture de ce message.<br /> Ta transparence me boulverse. Ce Benoît, qui aspire au bonheur malgré sa fragilité et ses inquiétudes, me transporte dans un monde précieux où il fait bon s'y réfugier...malgré la maladie, malgré la tristesse et la lourdeur de ce que tu dois vivre. <br /> <br /> Tiens bon mon amour. Ne te laisse pas entraîner vers le fond. Je crois aux jours meilleurs, surtout à celui où j'irai te chercher à l'aéroport, pour te garder à mes côtés. <br /> <br /> Accroche-toi. Surtout pour toi, un peu pour moi, pour nous et pour ceux qui t'aiment. <br /> <br /> T'es mon plus beau vertige.<br /> Je t'aime. Et moi aussi j'ai peur.<br /> <br /> ACRO xxx<br /> <br /> PS : Claudia, toi qui avait envie d'une télé-réalité, te voilà bien servie!
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  • Une parenthèse de quelques mois, loin du Mont-Royal et des poutines du Rapido. Quelques mois à prendre pour soi, et terrasser la bête. Québec ou France : les amis sont là, d'où qu'ils soient. Merci à vous, et n'hésitez pas à y aller de vos commentaires!
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