Pas de chance, pas de Chen
Hier, ma rencontre avec l'école Chen s'est achevée prématurément pour cause de mauvaise adresse. Porte close, il va falloir que je rappelle l'organisme. Je ne pourrai donc vous en dire plus sur la position de la grue développée par cette école, soi-disant dépositaire de la plus veille forme de Tai Chi. Tout ceci sonne un peu "Karaté Kid". Surtout si l'on considère, comme le dit la brochure, que le style est né au siècle dernier dans le village de Chen Chia Kou dans le Honan. Il était alors l'apanage de la famille Chen, mais fut volé par un domestique qui décida d'aller l'enseigner ailleurs. Le fourbe. Moi, si j'étais les descendants des Chen, j'aurais carrément les boules. Se faire ainsi piquer son style par un vulgaire domestique, c'est super dur.
Le soir, j'emmène Olivier à l'Entrecôte, dont les trois étages ne désemplissent jamais du fait de leur menu unique qui ravi tout le monde : salade aux noix, suivie de leur hallucinant faux-filet ultra tendre servi en petites tranches, et nappée d'une sauce mystère, avec pommes-frites allumettes à volonté. Olive ne connaissait pas. Il s'en lèche les doigts. On évite les profiteroles au désert, et on file ensuite se voir le dernier Woody Allen, MatchPoint. Très mauvaise idée pour moi. Cette descente en enfer dans le mensonge me cloue au siège et me fige dans un rare état de déprime. Seul l'Adversaire avait ainsi réussi à me mettre mal à l'aise.