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(La parenthèse)
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19 septembre 2005

Un Quick and Toast please, et que ça speede!!

giantSamedi, il fait beau, et l'appel du ventre sur le coup de midi me ramène à l'esprit une enseigne de restaurants rapides bien connue des Français : le Quick. Fondé en 1971 en Belgique, Quick Restaurant n'a eu de cesse d'essaimer un peu partout, tentant tant bien que mal de faire de l'ombre au géant McDonald's, qui n'en est pas à un erzatz près.

Afin de calmer mon envie pressante, je prends donc la direction d'un Quick situé en périphérie de Bordeaux, à la sortie d'un centre d'achat. Il est 13h40, l'affluence n'est pas des moindres. Au comptoir, une dizaine de personnes attendent à chaque file, ce qui me laisse donc tout le temps pour choisir calmement mon menu, prendre connaissance des dernières créations quickesques, et préparer mon estomac à l'assaut qui promet d'être sauvage. C'est alors qu'un doute m'assaille : le menu semble être rédigé en anglais.

Côté burgers, on trouve donc : le Giant, le Suprême cheese, le Quick'n Toast, le Long Bacon, le Long Chicken, et son pendant iodé, le bien nommé Long Fish. Diantre, que d'anglicismes... Aller, on continue. Voilà les Cheesy, "délicieux beignets au fromage". Donc, ce sont bien des beignets au fromage. Ensuite, viennent les "Chicken Dips", suivis des "Chicken Wings". C'est pas fini : le "Softy Max" arrive pour le dessert, sans oublier les "Donuts" et "Crumbles" aux pommes.

longbaconJamais l'invasion de mots anglais ne m'était parue aussi évidente. Mon passage pas la case Québec y est sans nul doute pour quelque chose, mais tout d'un coup, le décalage me saute à la figure. Autant pour le nom de hamburgers, la traduction n'est pas aisée (imaginons deux secondes commander un "Long poisson", ou un "Rapide et rôti"... pas crédible). Mais pour le reste, quel intérêt de renommer des ailes de poulet "Chicken Wings", les croquettes "Chicken dips", ou une putain de banale glace à l'italienne à la vanille "Softy Max"? A bien y penser, dans les McDo français aussi, on peut commander des "Chicken Mc Nuggets", en plus de son menu "Best of", mâtiné de salade "Chicken Taboulé" (bien malheureux mélange sémantique arabo-anglais).

Au Québec, la lutte contre la langue anglaise est un combat de tous les jours, une question de survie. En France, injecter de l'anglais à tort et à travers, c'est juste une question de "fun". Une appellation anglaise, ça fait "cool", surtout s'il s'agit d'un hamburger.

titre_saga_56L'histoire me rappelle l'anecdote racontée par le journaliste québécois Jean-Benoît Nedeau, auteur de "Les français aussi ont un accent", chez Payot. Un jour de forte chaleur, il entre dans une boulangerie française et demande à la brave dame derrière son comptoir un thé glacé. Elle lui répond qu'elle n'en a pas. Pourtant, dans la vitrine réfrigérée derrière elle, il y en a bien plusieurs canettes. Il lui fait remarquer, et c'est alors qu'elle s'exclame : "Ah, mais c'est un "Hiss-Ti" (Ice tea) que vous voulez, fallait le dire de suite!"...

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Commentaires
P
Les anglicismes existent partout sauf que la loi 101 (obligation d'écrire sur les produtis destinés à la vente en français) existe depuis très peu au Québec et que les colons anglais on colonisé nos chers hôtes pendant plusieurs siècles. Pas le choix pour ces chers québécois baignés dans un monde anglophone d'avoir encore des traces du passage des "rosbeef" !
P
mouais, ça va, ch't'aime quand même va ! fais gaffe à tes racines : t'es en train de virer québécois là ;o)
B
Coucou Pouch, ben t'énerves pas ;-) Je ne fais pas de jugement de valeur, rassures-toi. Bien entendu que la langue québécoise est pleine d'anglicismes également, du vocabulaire à la tournure des phrases. Bien entendu qu'une langue évolue, emprunte à divers vocables, et que rien ne sert de mettre des barrières linguistiques ou des quotas débiles. Sauf que ce qui me frappe, dans ces premièeres semaines, c'est de voir à quel point ici, en France, les anglicismes sont répandus. Je ne me souvenais pas. Au Québec, je peux aisément le comprendre avec la proximité des anglos. En France, déjà moins. Quand je vois un Benoît Duquesnes sur France 2 parler des "addicts" lors d'une émission sur le jeu compulsif, je me demande d'où on sort. Pourquoi ne pas simplement parler des personnes "dépendantes au jeu"? Certes, cet exemple est isolé, mais je le trouve assez symptomatique d'une tendance à mettre de l'engliche partout, par paresse ou effet de style.<br /> En passant Pouch, céduler n'est pas un anglicisme, mais plutôt un barbarisme. Cf Office de la langue française (http://www.olf.gouv.qc.ca/ressources/bibliotheque/dictionnaires/faq/233a.html).<br /> On s'aime quand même encore un peu Pouch, dis, hein?
P
alalala #soupir#<br /> gros #soupir#<br /> énOOOOOOORRRMe #soupir#<br /> Revoilà l'éternel débat sans fin... LE sujet qui m'énerve...<br /> <br /> C'est de la provoc', c'est ça ?... Hein ? Rassure-moi, Benoît… Tu vas quand même pas me dire que tu as oublié quand, revenant d’être allé tanker l'char, tu tirais sur ton brake à bras avant de retrouver ta gang pour le lunch. Oh boy, c’est vrai, c'est tellement l'fun d'aller manger un steamé oldress ou une tartine de beurre de pinotes en écoutant jouer ta toune favorite et en se racontant des jokes. Evidemment, faut pas oublier de laisser des tips à la waitress et de lui répondre ‘bienvenue’ quand elle te dit merci. Ah et avant de repartir, tu passais souvent par les bécosses ! A date, quand on a une bonne job, ça n’est parfois pas possible à moins de canceller des événements que t’avais scedulés ! <br /> <br /> Tout ça pour dire que le français de France et le français du Québec sont des langues VIVANTES ! C'est donc bien normal qu'elles intègrent des nouveaux mots ou des emprunts à d'autres langues, même à l’anglais. <br /> Les mots anglais dans le français de France choquent les québécois, fervents défenseurs de notre langue commune. Mais ils en ont au moins autant dans leur français à eux. Et je ne parle pas des constructions bancales calées sur la grammaire anglaise... En tant que française ayant vécu au Québec, je ne compte pas le nombre de fois où on m'a reproché de faire du shopping plutôt que de magasiner et de partir en week-end plutôt que pour la fin de semaine. C’est quoi, déjà, le diction ? On voit la paille dans l’œil de son voisin mais pas la poutre dans le sien… <br /> Bref, et si plutôt que de se chercher des poux, on tachait de respecter le fait que notre langue ait évolué différemment en France et au Québec ? Non ?
(La parenthèse)
  • Une parenthèse de quelques mois, loin du Mont-Royal et des poutines du Rapido. Quelques mois à prendre pour soi, et terrasser la bête. Québec ou France : les amis sont là, d'où qu'ils soient. Merci à vous, et n'hésitez pas à y aller de vos commentaires!
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